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Arrestation, enfermement et expulsion groupée : Le Collectif Haïtien de Soutien aux Migrant.e.s dénonce la chasse aux sans-papiers haïtien.ne.s en Guadeloupe

En Guadeloupe, les haïtien.ne.s sans papiers sont environ, au nombre de 5000. Cependant, le traitement qui leur est infligé par les autorités administratives et les préfectures, montre que les principes de droit sur l’immigration ne leur sont pas concernés.

A ce jour, plusieurs dizaines d’haïtiens sont enfermées aux centres de rétention administrative dans des conditions désastreuses. Quoique, la promiscuité, les conditions d’hygiène douteuses, et la nature de fonctionnement d’un CRA ne permettent, en toute logique, l’application des mesures sanitaires protégeant contre le coronavirus. Nous tenons à rappeler que, plusieurs CRA en France étaient des lieux de contamination par excellence, des elu.e.s et associations avaient exigé leur fermeture.

Qui plus est, le 09 Décembre 2020 la préfecture de Guadeloupe a effectué une expulsion groupée de 9 haïtien.ne.s en affrétant spécialement un avion de 72 places, en mobilisant de nombreux fonctionnaires. Les moyens pharaoniques, la rapidité et les lourds dispositifs mis en place pour cette expulsion, illustrent un acharnement administratif et judiciaire qui aurait assimilé ces sans-papiers à des délinquants et criminels notoires. Non ! Ils ne le sont pas.

Parmi les expulsé.e.s, plusieurs résidaient en Guadeloupe depuis de nombreuses années et/ou sont arrivées avant leur majorité. Certain.e.s sont des personnes malades nécessitant un suivi médical lourd et inexistant en Haïti. D’autres sont des futurs parents ayant des attaches familiales (enfants, époux, épouses, …), et ayant des demandes d’asile en cours attendant que le juge statut sur leur dossier. Donc, certain.e.s ne pouvaient pas être légalement expulsé.e.s.

Pour le Collectif Haïtien de Soutien aux Migrant.e.s, cet acharnement et cette expulsion ciblant des haïtiens dans ce contexte particulier, sont contraires aux principes de protection mis en place pour le reste de la population guadeloupéenne. Ils sont incohérents aux consignes du Ministère français des affaires étrangères. Puisqu’il déconseille fortement de voyager en Haïti, à cause des risques d’attentats élevés, d’enlèvements violents, et des violations massives des droits de l’homme qui se produisent actuellement en Haïti.

Pour le Collectif Haïtien de Soutien aux Migrant.e.s cette expulsion est discriminatoire et raciste, puisqu’elle est un refus de protéger ces sans-papiers face aux risques d’attentat, d’enlèvement et d’assassinat en Haïti, sur la base de leur nationalité et situation administrative.

Des associations telles que : La Cimade, Union Generale des Travailleurs de la Guadeloupe, Association des travailleurs et des peuples de la Caraibe, et la Coordination haïtienne Tèt Kole Guadeloupe, se sont rassemblées le 05 décembre dernier sur la place de la Victoire à Pointe à Pitre. Elles ont exigé le respect de la dignité de tous les sans-papiers et ont exhorté la préfecture à renoncer à ces pratiques honteuses, légitimées par l’extrême droite et le gouvernement.

Collectif Haïtien de Soutien aux Migrant.e.s