Haïti standard, le 19 juillet 2019.- Le sénateur démocrate Chuck Schumer a annoncé qu’il a recommandé au Bureau fédéral d’investigation (FBI) et à l’Agence américaine de protection des données (FTC) de mener une enquête sur l’utilisation des données générées par l’application « FaceApp », afin d’évaluer les risques pour la sûreté nationale et la vie privée de ses concitoyens.
Selon le chef de la minorité démocrate au Sénat, une interrogation sur la gestion et l’utilisation des données détenues par l’entreprise qui a créé l’application FaceApp sur les utilisateurs américains, est essentielle et cruciale. Selon lui, cette entreprise pourrait utiliser ces données dans des « cyber-hostilités » contre son pays ou encore les fournir à des tierces parties, y compris des gouvernements étrangers qui seraient intéressés à nuire les Etats-Unis.
En effet, l’application FaceApp a été créée par le Wireless Lab qui est une société russe basée à Skolkovo, un parc d’activités de haute technologie près de Moscou surnommé « la Silicon Valley russe ». Cette application est connue grâce à ses fonctions de vieillir une photo, placer un sourire sur les lèvres de quelqu’un et autres. Elle est utilisée par beaucoup de personnes à travers le monde, et même par des célébrités tel que le rappeur canadien Drake. Devenue virale depuis quelque temps, elle compte désormais parmi les applications les plus téléchargées sur Android et iOS.
Pourtant, pour le parti démocrate américain, il se pourrait que ce soit en réalité une « application-espion » ayant pour objectif de collecter des donnés sur les utilisateurs. Ledit parti a mis en garde le 17 juillet ses candidats à la présidentielle de 2020, les demandant de ne pas utiliser cette application et l’effacer immédiatement si jamais certains d’entre eux l’avaient déjà installé sur leur smartphone.
Interviewé par Radio France internationale (RFI) sur la question, l’expert en cybersécurité connu sous le pseudonyme d’Elliot Alderson, a affirmé que FaceApp ne représenterait aucun danger pour ses utilisateurs. Il a précisé que le problème que confronte l’application FaceApp aux Etats-Unis est dû à son origine russe.
De son côté, le patron de la société russe, Laroslav Gontcharov a également affirmé que les photos fournies par les utilisateurs n’ont aucune autre finalité et que la plupart sont éliminées des serveurs de Wireless Lab dans les 48 heures après leur téléchargement. Il a expliqué que sa société ne peut, en aucun cas, télécharger des données du smartphone des utilisateurs ou encore les espionner.
À la lumière de cette histoire, la Pologne et la Lituanie ont annoncé qu’ils allaient examiner de près FaceApp et ses risques pour les données personnelles.
HS