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Haïti – Insécurité: Alerte aux autorités de différententes communes du pays

Port-au-Prince, le 18 février 2022.-

Alerte ! Une montée des cas de cambriolage à mains armée est observée dans la ville de Ouanaminthe, notamment une maison de transfert d’argent dans la zone de Gaya. Selon la police, le cambrioleur serait un des soldats de « Izo 5 segond » le puissant chef de gang de Village de Dieu. On a enregistré plusieurs cas de vols de motos dans la ville.

Cela fait quelques semaines, la police a interpelé un individu en uniforme de police réglant la circulation à la grand-rue Espagnole. Ne serait-ce pas une alerte ?

Dans ce cas, le département du sud semble donner le ton. Continuellement, le Commissaire du Gouvernement et la Police Nationale d’Haïti appréhendent des individus suspectés de connivence avec les gangs armés de Port-au-Prince en débandade.

A Grand Bassin, une commune du département du nord’est, un présumé bandit aux prises avec une patrouille policière a été mortellement touché par balle. Selon le juge qui a fait le constat, le nommé Jean Pierre Gamy, 31 ans, était activement recherché par la police. Une Interro-négation pour exprimer un fait indéniable : Ne pourrait-on pas dire qu’on assiste à une migration des gangs vers les villes de province ?

L’insécurité régnant dans la ville de Port-au-Prince affecte tout le pays. Malgré l’ampleur de la situation, les autorités ne font rien pour atténuer son évolution. Ce qui les intéresse, c’est détenir le pouvoir. Il faut à tout prix garder le pouvoir. Le Premier ministre, malgré les différents soupçons qui pèsent en lien avec l’assassinat du feu le Président Jovenel Moïse, ne rate aucune occasion pour dire à ses opposants qu’il y a une seule façon d’investir le Palais National : les élections. Des élections que même lui n’est pas en mesure de dire quand elles seront organisées, car, dans son adresse à la nation, ce 7 février, il a dit que les élections seront possibles quand le pays aura été sécurisé. Enfin, il est conscient que le pays n’a pas de sécurité.

Pendant que le Premier ministre s’évertue à maintenir le pouvoir en plein vide constitutionnel, la peur se fait sentir de plus en plus dans les villes de province. Ces populations craignent que les bandits ne viennent les terroriser comme c’est le cas depuis plus de trois ans à Port-au-Prince.

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De toute façon, si aucun dispositif de sécurité durable d’envergure n’est mis en place dans un court terme, d’autres villes seront sûrement converties en bastions de bandits au grand dam des populations locales. La ville de Ouanaminthe qui abrite depuis des décennies déjà, tout en servant de terre d’accueil à des générations de migrants rapatriés de la République dominicaine et, récemment, aux travailleurs de la zone franche, n’échappera pas à ce péril imminent. Sa vulnérabilité est d’autant plus criante qu’il s’agit d’une agglomération en grande partie bidonvillisée. Les dirigeants municipaux n’ont pas su établir un plan d’urbanisation sérieux à mesure que les emplacements humains s’étendent.

Tout observateur avisé comprendra que Ouanaminthe est aujourd’hui une ville brouillant d’activités et d’affaires de toutes sortes. Ce n’est pas sans agir adéquatement que nous allons empêcher son expansion vertigineuse. D’ailleurs, la juxtaposition du marché binational et du parc industriel, communément appelé zone franche, se prête, depuis quelque temps déjà, à l’accroissement accéléré de la bidonvilisation actuelle.

Alors que l’État central est remarquablement nonchalant, passif ou occupé, Ouanaminthe pourrait toujours garder son climat serein si l’administration municipale, les autorités policières et la société civile restent vigilantes et agissent pertinemment.

Rwolds AUGUSTIN
arwolds17@hotmail.com