Haïti standard, le 13 septembre 2019.- Il est un fait que le Président de la République, Jovenel Moïse devient de plus en plus isolé sur l’échiquier politique national. Le point culminant de cet isolement politique est sans conteste l’échec du dialogue national ou inter haïtien. En l’absence du soutient populaire, le Chef de l’État s’abrite derrière l’appui de la communauté internationale, en particulier les États-unis pour tenter de sauver son mandat.
Certains pourraient se demander qu’est ce que le Président Jovenel Moïse vient chercher dans une réflexion sur l’échec de la séance programmée au Sénat, le 11 septembre 2019, car en démocratie le Chef de l’État n’a pas à se mêler des affaires internes d’un autre pouvoir. Toutefois, nous sommes d’accord que le Premier ministre, le chef du gouvernement, est à la tête de l’autre branche d’un exécutif bicéphale. Donc, c’est le Premier ministre qui matérialise la politique du Premier mandataire de la Nation.
Bref, l’essentiel de notre propos se résume à ce qui s’est passé au Parlement haïtien notamment au Sénat de la République, le 11 septembre 2019, où des individus armés pour la plupart, selon le président du Sénat, ont envahi non seulement l’enceinte de l’institution mais aussi, les deux (2) salles préposées à la réalisation de ladite séance.
Des informations ont fait état que ces individus ont intégré le Parlement grâce à des sénateurs eux-mêmes. Il n’est pas un secret pour personne que les sénateurs qui se disent être dans l’opposition ont applaudi cet acte qui s’apparente à un vaste chaos, dans un espace réputé inviolable…
Inviolable par rapport à qui ou à quoi? Quand on a appris qu’au moins un sénateur s’est positionné contre l’intervention du SWAT team au Sénat à un moment où les sbires des parlementaires de l’opposition procédaient au saccage des deux (2) salles de séance.
Ce qui paraît le plus ahurissant dans cette histoire, c’est quand un sénateur, l’un des juristes les plus férus du droit parlementaire en Haïti, disait que les séances sont publiques et les citoyens peuvent assister aux différentes séances qui se réalisent au Parlement. Soit la notion de publicité des séances est mal comprise par les honorables soit ils se sont servis de ce pseudo argument pour détourner l’attention du public. Bref, je ne me rappelle pas qu’il y a un espace aménagé au niveau des salles de séance du Parlement pour accueillir les citoyens désireux d’assister aux séances.
En somme, il est un fait qu’avec ce qui vient de se passer au Parlement, le 11 septembre 2019, l’État d’Haïti s’est effondré une nouvelle fois. Qu’est-ce qui empêchera à des juges de débarquer au siège du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), en compagnie de militants pour contester une décision? Certains peuvent admettre que c’est la présence de Jovenel Moïse au pouvoir qui a occasionné une telle débâcle. Cependant, l’incapacité à diriger comme des êtres civilisés en temps difficile peut s’avérer néfaste et entraîner des conséquences douloureuses pour le pays.
Michel Antoine
Journaliste & juriste
antonimic2003@yahoo.fr