Haïti standard, le 25 septembre 2019.- La présidente de la chambre des représentants Nancy Pelosi a annoncé mardi 24 septembre une enquête formelle visant la destitution du Président américain Donald Trump. Ce que des spécialistes de la politique américaine ont qualifié de « revirement spectaculaire » par le leader démocrate qui met face à face le Congrès et le Chef de l’exécutif de la Nation.
« Des actions réalisées sous la présidence de Donald Trump ont révélé le fait déshonorant de la trahison du président de son serment d’office, la trahison de notre sécurité nationale et la trahison de l’intégrité de nos élections », a déclaré la présidente de la chambre des représentants Nancy Pelosi qui a ajouté que « c’est pourquoi, aujourd’hui, j’annonce que la Chambre des représentants va de l’avant avec une enquête officielle sur la destitution ».
La destitution est une mesure rare et extraordinaire qui renverserait la décision des électeurs américains en 2016 d’élire Donald Trump. La décision de Pelosi laisse présager une chute extrêmement partisane, provoquant un recul des alliés de Trump ayant des répercussions sur la campagne 2020.
Le président a immédiatement réagi sur Twitter
« Une journée si importante à l’ONU, tant de travail et tant de succès, et les démocrates ont délibérément choisi de ruiner et d’humilier avec des nouvelles de dernière heure… c’est tellement mauvais pour notre pays ! » a écrit le Président américain.
Ce changement de cap de la présidente de ladite chambre vient après des jours de Consultations avec les alliés ainsi que les informations relatives au Président des États-unis qui aurait pressuré un dirigeant étranger d’investiguer sur l’ancien vice-président et son potentiel rival dans les campagnes électorales de 2020 Joe Biden et sa famille.
Ces informations, sur une période de sept (7) jours, ont créé une vague de soutien parmi les démocrates pour la destitution, avec des modérés des districts de certains États (swing state) de se joindre aux libéraux en appelant à une enquête.
Donald Trump, quant à lui, a déclaré qu’il a autorisé la publication de la transcription complète de son appel téléphonique avec le Président ukrainien dans lequel il aurait soulevé l’enquête Biden et son fils.
« Je suis actuellement à l’ONU pour représenter notre pays, mais j’ai autorisé la publication de la transcription complète, entièrement déclassifiée et non expurgée de ma conversation téléphonique avec le Président de l’Ukraine », a tweeté Donald Trump mardi après-midi. « Vous verrez que c’était un appel très amical et tout à fait approprié. Pas de pression et, ne concernant pas Joe Biden et son fils. Ce n’est rien de plus qu’une continuation de la plus grande et la plus destructrice chasse aux sorcières de tous les temps, a qualifié le Président américain.

Le Président Donald Trump a admis publiquement qu’il a demandé au Président ukrainien Volodymyr Zelensky d’ « enquêter » sur le fils de Joe Biden qui a des liens avec une entreprise sous enquête. Mais il a dit qu’aucune pression n’y était exercée. Cependant, le Washington Post a rapporté que Trump a demandé à son personnel de geler de l’aide militaire de l’Ukraine au moins une semaine avant la demande au Président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Hier mardi 24 septembre, Joe Biden a appelé le congrès d’entamer le processus de destitution de Donald Trump si la Maison blanche continue d’obstruer l’investigation du congrès, incluant des questions regardant le rapport que le Président américain avait demandé à son homologue ukrainien d’investiguer sur des « citoyens américains ».
Le processus de destitution d’un président américain n’a été entamé qu’à deux (2) reprises dans l’histoire des États-unis — contre les anciens présidents Andrew Johnson et Bill Clinton. Ni l’un ni l’autre homme n’a été démis de ses fonctions. Le président Richard M. Nixon a démissionné en 1974 plutôt que de faire face à un vote de la Chambre sur la destitution.
Nancy Pelosi avait été réticent à approuver la destitution de Donald Trump, résistant à cette étape extraordinaire pendant des mois malgré les pressions de la base libérale du parti et de plusieurs candidats démocrates à la présidence de 2020. Elle a fait valoir que le public et le parti républicain, qui contrôle le Sénat, soutient la destitution et que la poursuite de l’affaire pourrait s’avérer politiquement coûteux pour les démocrates modérés qui ont contribué à la majorité de la chambre l’année dernière.
HS/Haïti standard
Source : The Washington Post