Haïti standard, le 20 juillet 2019.- Dans une analyse réalisée autour du rapport PetroCaribe, rédigé par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA), Me Samuel Madistin soutient que les dilapidateurs du fonds PetroCaribe doivent comparaître devant la justice pour répondre de leurs actes.
« Le Président de la République est mineur en ce sens qu’il n’a pas besoin de se présenter par-devant le Parlement pour bénéficier d’un vote de confiance, il n’a pas à justifier les actes de son administration auprès d’aucune institution ou pour solliciter décharge », a prévenu Me Samuel Madistin qui anticipait sur le principe de la responsabilité pénale et politique du Chef de l’État.
Selon Me Samuel Madistin, ce principe n’épargne pas le Chef de l’État à répondre des actes de corruption et d’enrichissement illicite qui est un crime puni par la justice haïtienne entre trois (3) à neuf (9) ans de prison.
« La désaffectation de l’argent de certains projets signés par l’administration de René Préval, à savoir la reconstruction du quartier de Fort-national (Port-au-Prince) et la construction de stades dans le pays, est considérée comme un acte de corruption commis par l’ancien président Joseph Michel Martelly, l’ex premier ministre Laurent Salvador Lamothe et les ministres concernés », a indiqué Me Samuel Madistin.
L’ancien candidat à la présidence, qui faisait allusion à l’un des débats organisés avant les élections de 2011 (avann vote), a rappelé que l’ex chef d’État Joseph Michel Martelly avait perdu au moins une maison aux États-unis pour incapacité de paiement. Après son mandat, l’ancien président d’Haïti détient une maison de plage dont le coût s’élève à environ neuf (9) millions de dollars américains, a soutenu l’avocat.
Questionné sur la déclaration du Chef de l’État relative au recours à l’expertise de l’Organisation des États américains (OEA) pour réaliser un contre audit du rapport PetroCaribe, Me Samuel Madistin assimile cette déclaration du Président Jovenel Moïse à une « preuve d’ignorance » qui caracterise l’administration du Président Jovenel Moïse.
« Selon l’article 148 du décret de 2005 sur l’organisation centrale de l’État, seule la Cour supérieure des comptes peut accorder une autorisation spéciale à une firme étrangère pour réaliser un audit de l’Administration publique », a déclaré Me Samuel Madistin.
HS