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Radio Caraïbes : le grand bluff?

Haïti standard, le 12 juillet 2022.-

Des auditeurs et auditrices de Caraïbes FM ont été stupéfaits de constater, le 11 juillet 2022, au moment du déroulement du journal « Premye okazyon », que les présentateurs dudit journal, les trois (3) PDG, ont annoncé une suspension du journal pour protester contre l’insécurité qui sévit dans le pays. Cette décision prise à la hate ou sur le coup de l’émotion, n’est-elle pas une démagogie assortie d’un grand bluff?

Le poids de la station de la ruelle Chavannes dans la balance médiatique en Haïti n’est plus à démontrer. Au temps de la bataille politique contre l’ex prêtre président et docteur Jean Bertrand Aristide (début des années 2000), radio Caraïbes était membre [ou l’est encore] de l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH). La décision de suspendre le journal « Premye okazyon » ne serait-elle pas plus efficace si elle s’insérait dans une stratégie totale et globale incluant les médias membres de cette association?

Selon des observateurs de la situation socio-politique et économique du pays, la radio Caraïbes, si elle voulait faire cavalier seul dans la lutte contre l’insécurité, a une multitude de façons pour dénoncer l’insécurité couplée au kidnapping. Des anciens journalistes vedettes de la Radio télé Caraïbes (RTVC), Wien Arthus Weibert et Euvrard Saint Amand, ont été nommés ambassadeurs plénipotentiaires, en absence de Parlement. Aujouter à ces ambassadeurs plénipotentiaires, le directeur général de la Bibliothèque nationale d’Haïti (BNH), Dangélo Néard, est également journaliste de ladite radio.

Une forme de protestation qui viserait à demander, de la part du Président directeur général (PDG), le PDG des trois (3) autres, Patrick Moussignac, à ces hauts fonctionnaires de se retirer du pouvoir de facto d’Ariel Henry serait une forme de protestation, à la fois, rationnelle et raisonnable.

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Le premier ministre de facto et son ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales, respectivement Ariel Henry et Listz Quitel ne sont pas au courant de la prise d’otage du Palais de justice de Port-au-Prince par des individus armés. Cependant, la radio Caraïbes n’a jamais ménagé ses efforts à diffuser des informations sur cette prise d’otage qui remonte au 10 juin 2022. En quoi la suspension du journal « Premye okazyon » peut favoriser davantage l’information des autorités ou des Citoyens?

Michel Antoine
Journaliste & juriste
antonimic2003@yahoo.fr